Katia et Maurice Krafft, volcanologues de l’extrême

David
« Le volcan est quelque chose de plus grand que l'homme. Une fois que vous avez vu une éruption, vous ne pouvez plus vous en passer [...] On était un peu déçus par l'humanité. »
Katia Krafft
Volcanologue

Katia et Maurice Krafft

Katia et Maurice Krafft sont deux vulcanologues français qui ont péri lors de l’éruption du Mont Unzen au Japon. Gorgés d’une passion dévorante, ils ont parcouru ensemble le monde pour filmer et documenter les cratères actifs de la planète.

Originaires d’Alsace, les Krafft se sont rencontrés en 1966 à l’Université de Strasbourg pour ne plus jamais se quitter. Katia est géochimiste et Maurice géologue. Une passion commune les étreint : l’étude des volcans.

Pendant 25 ans, ils observent de très près 150 champs volcaniques, dont certains parmi les cratères les plus dangereux de la planète. Ils sont de toutes les aventures : de l’éruption de l’Eldfell en Islande à celui du mont Saint Helens dans l’État de Washington.


Katia Krafft a étudié la physique et la géochimie à l’Université de Strasbourg. Elle a commencé sa carrière en tant que volcanologue en 1968, en participant à une expédition au volcan Kilauea, à Hawaï. Elle a rapidement développé une passion pour la photographie et le cinéma, et elle a commencé à utiliser ces médias pour documenter les éruptions volcaniques.



Consciencieuse, Katia va documenter ses périples avec son appareil photo.

Maurice Krafft a étudié la géologie à l’Université de Strasbourg. Il a commencé sa carrière en tant que volcanologue en 1968, en participant à une expédition au volcan Stromboli, en Italie. Il a rapidement développé une passion pour la photographie et le cinéma, et il a commencé à utiliser ces médias pour documenter les éruptions volcaniques.

 

Maurice est la tête brûlée du couple. Vidéaste, Il n’hésite pas à cuire des œufs au plat sur un volcan ou navigue nonchalamment en bateau gonflable sur un lac d’acide.

« Volcano devils »

Mais l’éruption du Nevado Del Ruiz va particulièrement les marquer. Situé en Colombie, le volcan se réveille en 1985 après 70 ans de sommeil. Il s’agira de la quatrième éruption la plus meurtrière du globe, et emporte plus de 24 000 personnes sur son passage.

Les fous du volcans, ou « volcano devils », écumeront toute la planète, en Europe, à Hawaï, au Zaïre, en Sicile, en Indonésie, en Alaska, en Islande, etc.

Phénomène naturel inévitable, ce drame aurait pu néanmoins être évité, si la population locale avait été évacuée plus rapidement. Ils se lancent alors dans une mission de sensibilisation et interpellent les gouvernements pour qu’ils mettent en place des plans d’évacuation.

 

Le grand public découvre alors les volcans en deux catégories (vulgarisation) : les volcans rouges et gris. Les rouges explosent et crachent des bombes de lave. Néanmoins, ce sont les gris les plus dangereux, surnommés affectueusement « volcans tueurs » par Maurice.

Après une vingtaine de livres, cinq longs-métrages et la participation à un grand nombre d’émissions télévisées et de conférences, la voix des Krafft résonne d’autant plus que ce couple est à l’image de leur métier, énergique et entreprenant.

 

 

 

 

En 1991, ils se déplacent au Japon, une caméra non loin comme d’habitude, pour assister à l’éruption du Mont Unzen. Bien qu’aguerris aux risques que cela comporte, Katia et Maurice couple sont emportés par une nuée ardente, avec une quarantaine d’autres personnes.

Tout n’aura pas été vain. Une poignée de jours après leur mort, leur dernier film motive une évacuation aux Philippines, peu avant l’impressionnante éruption du Pinatubo, le 15 juin 1991.

Le risque est le moteur même de la vie. Vous savez, si vous ne prenez pas de risques, c’est que vous êtes morts ou que vous êtes passés à côté de votre propre vie.

Maurice Krafft

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