Nicéphore Niépce, l’inventeur oublié

David

À l’heure de la révolution numérique, il nous est bien difficile d’imaginer combien fut tumultueuse l’histoire de la photographie et surtout combien il fallait de temps pour en prendre ne serait-ce qu’une seule photographie. Cette invention, désormais commune à tout un chacun, nous la devons à un Français, Nicéphore Niépce.

Destiné à la prêtrise, il renonça à sa carrière d’ecclésiastique pour s’engager dans l’armée révolutionnaire et participer à la campagne d’Italie. Mais quelques années plus tard, Nicéphore Niépce, qui s’intéressait de près à la Chimie, se lança avec son frère Claude dans une série de travaux.

Ils mirent alors au point le Pyréolophore, premier moteur au monde à combustion interne. À la mort de Claude, Nicéphore se concentra sur ses recherches héliographiques  (procédé de gravure), avec pour objectif la production d’images fixes à l’aide de la lumière du soleil.

Plus tard, il inventa le procédé de la photogravure et chercha à l’améliorer avec divers supports, l’étain, le verre poli ou le cuivre. Sa découverte, la fixation de l’image positive, lui valut d’être le premier inventeur de la photographie. Le plus ancien cliché connu date de 1822 : il représente une table servie dans son jardin.

Bien loin de la rapidité numérique, le temps de pose pour la première photographie avait été de… huit heures en plein soleil !

En 1828, Nicéphore Niépce s’associa à Daguerre qui l’aida à exploiter commercialement le procédé.
Cependant, il décéda trop tôt pour jouir de ses travaux et Daguerre poursuivit ses recherches pendant six ans jusqu’à ce qu’il présente, seul, devant l’Académie des sciences son Daguerréotype. Nicéphore Niépce ne resta néanmoins pas dans les mémoires collectives comme l’inventeur génial de la photographie moderne. Il n’en reste pas moins pas celui qui prit le tout premier “cliché”.

(1)

Celle-ci eut par ailleurs beaucoup de succès auprès des explorateurs qui pouvaient désormais recenser la topographie et rapporter des clichés des mondes qu’ils exploraient.Dès ses débuts, la photographie entretint également des rapports ambigus avec la peinture. Alors que certains peintres l’accueillirent avec inquiétude, d’autres furent plus ouverts à cette prodigieuse invention. Ainsi, le peintre Le Gray voulut que la photographie soit intégrée dans le domaine de l’art sans se cantonner à celui de l’industrie et devint d’ailleurs lui-même photographe.

 

Sa vie en plusieurs dates :

1788 : il renonce à la prêtrise et s’engage dans la garde nationale à Chalon-sur-Saône
1794 : il quitte l’armée
1816 : début des premières recherches héliographiques
1828 : il s’associe avec Daguerre
1839 : début de la commercialisation du daguerréotype et de la “daguerréotypomanie“.

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Source et références :

(1) Point de vue du Gras, la plus ancienne photographie conservée, réalisée par Nicéphore Niépce en 1827.

Nicéphore Niépce, correspondances et papiers (2003)
L’image révélée : l’invention de la photographie (2001)
Nicéphore Niépce, Michel Frizot et Françoise Ducrot (1999)