Jeux de Romains, jeux de vilains

Sous l’Empire, Rome connaît 175 jours de fêtes officielles chaque année.

Les premiers Jeux  de la Rome antique ont été institués par Romulus (pour attirer à Rome les Sabines). Héritiers de ces fêtes, les “ludi romani” perpétuent ces festivités mythiques.

En septembre, les ludi romani célèbrent le dieu Jupiter. D’autres ludi célèbrent Apollon, Flora, Cybèle ou encore Mars, le dieu de la guerre. S’ajouteront par la suite les “numera”, les spectacles de gladiateurs (conçus à l’origine pour accompagner les cérémonies funéraires).

À la fin de la République, les édifices appelés amphithéâtres voient le jour. Le jour du munus (spectacle), le spectateur s’engouffre par les vomitoria (passages) et, muni d’un jeton, il va s’asseoir à sa place (en haut). L’aristocratie (patriciens) se placent en bas.

 

Les notables ont payé des professionnels pour organiser les festivités. Sous le Haut-Empire, un munus coûte 2000 000 sesterces (83 000€). Un système de mécénat permet de faire profiter la collectivité et répond à une forme d’obligation civique (l’évergétisme), la paix sociale.

 

Comme à l’accoutumée, le munus s’ouvre par la “venatio” (la chasse). Les Romains raffolent des animaux exotiques (girafes, autruches, antilopes mais aussi des éléphants). Le temps fort est la mise à mort par les bourreaux, les “venatores” (chasseurs professionnels).

 

 

On se sert aussi de mythes pour magnifier les spectacles : on affuble un prisonnier d’ailes avec de la cire avant de le lâcher dans le vide depuis une tour, tel Icare. S’il survit, des bourreaux grimés en Mercure ou Charon l’achève.

 

Ensuite les premiers gladiateurs entrent dans l’arène, c’est les “provocatores”. Ils se produisent toujours par paires ; les scuta (boucliers longs) affrontent les parmae (petits boucliers). Les gladiateurs viennent de chaque coin de l’Empire (Thraces, Grecs, Germains, etc).

Viennent après un rétiaire et un secutor (suiveur), couple très prisé. L’un porte trident, filet & poignard ; l’autre un grand bouclier & un glaive court. À la fin du combat, la foule rend son verdict : on lève un doigt en l’air ou une étoffe en criant “Missum” (laisser partir).

 

Contrairement aux idées reçues, tout le monde ne meurt pas systématiquement dans l’arène. Peut-être 10 à 15% des combattants périssent. Le citoyen trouve un exutoire, l’Empire affirme ses valeurs de courage, discipline et vertu.

Pour en savoir plus :

“Plaisirs, combats et jeux du cirque dans la Rome antique”, Monique Jallet-Huant.