Le parapluie, objet de mépris

Au XVIIIe siècle, en Angleterre, il était mal vu pour un homme de porter un parapluie. Le marchand Jonas Hanway va pourtant briser ce tabou dans son pays. Il faut dire qu’il n’a peur de rien : explorateur en Perse et philanthrope chez lui, sa vie est un véritable roman de gare.

Jonas voyagera dès ses 17 ans, alors qu’il était apprenti chez un marchand au Portugal. Plus tard, il retournera à Londres pour créer sa propre entreprise. À 31 ans, alors installé en Russie, il décide de partir en Perse pour former de nouvelles alliances commerciales.

Une fois débarqué, il est pris dans un soulèvement régional et se fait capturer à Astrabad. Considéré comme un esclave, son chargement de tissus est volé. Néanmoins, il arrive à s’évader et voyage pendant près d’un mois (plus de 400 km) à pied, à cheval et à dos de chameau.

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Mécontent de son aventure, il va voir le Shah pour y être remboursé. Ce dernier, qui se préparait à une bataille contre des rebelles, lui dit qu’il le remboursera à la condition de rapporter une note à son général à… Astrabad. Jonas doit ainsi faire le chemin inverse.

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Abandonné par les gardes du Shah, Jonas est traqué par des loups affamés. Au bout d’un mois et demi, il revient à Astrabad et montre la lettre au général. Celui-ci lui dit que le Shah avait déjà pris une partie de son argent, il ne pouvait donc donner à Jonas qu’environ 85%.

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Par la suite, il refusera des esclaves en compensation, retournera faire du négoce, échappera aux pirates et retournera en Russie. Entre-temps, les autorités ont déclaré que la peste avait été signalée en Perse et qu’il devrait être mis en quarantaine pendant six semaines.

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De retour en Angleterre, Jonas a 38 ans. Il décide de s’impliquer dans toutes sortes de questions sociales : d’abord, il fonde la “Marine Society” pour recruter et former des marins. Ensuite, il devient vice-président d’un foyer pour enfants.

Il s’implique dans la création d’un foyer pour les femmes désœuvrées et s’insurge contre le travail des enfants. Et enfin, nous y voilà, il porte dorénavant un parapluie pour se protéger de la pluie. Si son utilisation est déjà connue en France, elle est problématique chez lui.

Il s’implique dans la création d’un foyer pour les femmes désœuvrées et s’insurge contre le travail des enfants. Et enfin, nous y voilà, il porte dorénavant un parapluie pour se protéger de la pluie. Si son utilisation est déjà connue en France, elle est problématique chez lui.

Ainsi, quand Jonas a été vu dans les rues de Londres avec son parapluie, certains se sont moqués de lui, en le traitant d’efféminé, ou pire… de Français. Une raison économique y était pour beaucoup : les “taxis” de l’époque comptaient beaucoup sur leur clientèle masculine.

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Finalement, si les déboires en Perse, le désert, les privations et les pirates en mer ne pouvaient le faire plier, les insultes en Angleterre ne le touchaient pas non plus. Avec le temps, les Anglais ont fini, eux aussi, à s’accommoder du parapluie.

 

Pour en savoir plus :

Travels of Jonas Hanway

The history of the umbrella